Reconversion des pharmaciens-adjoints en officine : enseigner en C.F.A

Bonjour à toutes et tous !

Comme prévu dans mon dernier billet sur la reconversion des pharmaciens adjoints, je reviens vers vous pour un court billet sur la reconversion vers le métier de formateur en C.F.A Pharmacie (Centre de Formation et d’Apprentissage). Ce billet sera basé sur mon expérience personnelle pour la majeure partie car j’ai candidaté par le passé pour un poste de formatrice dans le C.F.A de ma ville.

Pour qui ?

Pour candidater il faut justifier d’une expérience de deux ans au cours des dix dernières années dans la matière que l’on souhaite enseigner. C’est à cette  condition que le recteur de l’académie pourra accorder une autorisation d’enseigner sur proposition de la direction du C.F.A. Une expérience significative en officine est donc nécessaire et appréciée. En général, en C.F.A les pharmaciens enseignent les disciplines scientifiques comme la pharmacologie et les préparateurs sont chargés des Travaux Pratiques mais aussi d’autres matières comme la pharmacie galénique ou la législation. Je pense qu’avoir été maître d’apprentissage est un atout considérable à faire valoir dans son expérience.

Comment déposer sa candidature ?

C’est le directeur de l’établissement qui procède au recrutement, il faut directement son C.V et sa lettre de motivation au directeur du C.F.A. de manière spontanée ou en réponse à une annonce. Dans mon cas il y avait même un dossier de candidature à télécharger sur le site web et à compléter pour postuler. De mémoire, ce dossier était très complet, il y avait des questions sur les motivations du candidat pour l’enseignement mais aussi et surtout il fallait donner un schéma de cours tel qu’on l’aurait dispensé une fois en poste. Le thème était libre mais il fallait expliquer en détail comment nous souhaiterions organiser le cours, les différents supports utilisés, etc,… J’ai donc joins ce dossier à mes C.V et lettre de motivation. C’était en fait une candidature spontanée, j’ignorais s’il y avait ou non des postes à pourvoir. Cependant, je pense qu’il ne faut pas hésiter à adresser ce type de candidature car le directeur m’a bien signifié qu’ils conservaient ces C.V afin d’y puiser en cas de départ ou d’absence d’un enseignant. Il ne faut pas hésiter non plus à visiter le site web du C.F.A que vous visez : il peut regorger d’informations très utiles pour candidater voire d’offres d’emploi. S’il n’y a pas de dossier à remplir disponible sur le site, je pense qu’il serait judicieux de fournir une lettre de motivation très complète et très précise sur ses motivations mais aussi la façon dont on envisage l’enseignement. Les dossiers de candidature lorsqu’ils sont présents donnent un exemple de ce qui est attendu par les directeurs de C.F.A. Il ne faut pas hésiter à valoriser sur son C.V des expériences ayant trait à l’enseignement notamment si l’on a été maître de stage ou d’apprentissage.

Les conditions de travail 

Il apparaît que les postes de formateur en C.F.A à temps plein sont peu nombreux. Il y a donc souvent des temps partiels et parfois les pharmaciens ont d’autres activités en parallèle de l’enseignement. Je ne trouve pas d’informations suffisamment fiables sur la rémunération pour vous donner des chiffres ici ; il y a bel et bien une convention collective mais je n’y vois que la rémunération pour la partie liée à l’ancienneté et non le traitement de base. Je pense donc que cela dépend aussi du C.F.A où l’on est employé mais n’hésitez pas à me corriger si je me trompe. J’ai pu lire ça et là des salaires à 2400 euros brut pour un poste de titulaire mais là encore je n’ai pas les données sur le temps de travail correspondant à cela et je ne suis pas allée assez loin dans ma démarche personnelle pour avoir ces informations. Si j’arrive à en savoir plus, j’éditerai ce billet avec des informations vérifiées.

Avantages et inconvénients

A mon avis, les points positifs et négatifs sont les même que ceux évoqués dans le billet sur l’enseignement ici. Cependant, personnellement, j’ajouterais un gros point positif pour l’enseignement en C.F.A. Pharmacie celui d’avoir un rôle direct dans la formation des futurs professionnels de notre branche d’activité, proches de notre coeur de métier. Les enseignants en C.F.A forment les futurs préparateurs et contribuent donc à mon sens à façonner l’officine de demain. Ils peuvent donc être pleinement impliqués dans le tournant que doit aborder l’officine et dans les défis qu’elle devra relever.

Voilà ce que je peux dire de cette piste de reconversion, j’attends d’autre informations que je vous communiquerai au plus vite. Ce n’est encore une fois qu’une vision personnelle mais j’espère qu’elle vous sera utile. Comme d’habitude, n’hésitez pas à réagir en commentaires pour venir infirmer ou préciser mes propos, toutes vos réactions sont les bienvenues.

A très vite pour un nouveau billet.

 

 

 

Sources et liens :

Interview Pharméchange d’un enseignant en C.F.A pharmacie
Convention Collective des Formateurs en C.F.A
Fiche « Devenir Formateur » sur www.contratdapprentissage.fr

 

 

Reconversion des pharmaciens-adjoints en officine : devenir enseignant

Bonjour à toutes et tous !

En lisant vos mails et commentaires sur la reconversion des pharmaciens-adjoints, j’ai noté que bon nombre d’entre nous, las de nos conditions d’exercice et du manque de reconnaissance de notre travail, ont pensé à se reconvertir vers les métiers de l’enseignement. J’ai relevé beaucoup d’interrogations par rapport à l’accès au métier de professeur des écoles ou celui d’enseignant dans le secondaire. J’ai, par le passé, aussi sérieusement considéré cette voie de reconversion. Malheureusement, je n’ai pas retenu cette option malgré le fait que l’enseignement me soit toujours apparu comme un métier enrichissant et très épanouissant avec des valeurs fortes comme l’ouverture et la transmission. Avec un diplôme de pharmacien en poche, j’avais tout naturellement pensé au domaine des Sciences de la Vie qui sont enseignées au collège comme au lycée.  Cependant, après de nombreuses recherches, j’ai finalement cessé d’envisager l’enseignement dans le primaire ou le secondaire comme étant une possible voie de reconversion. Je voulais donc partager avec vous les raisons ou les obstacles qui m’ont poussée à ce renoncement. Ce billet n’est qu’un avis personnel pas forcément pertinent pour chacun d’entre-nous. Je ne veux absolument pas décourager des vocations néanmoins j’ai pensé que cet article pourrait répondre à certaines interrogations qui ressortent très souvent dans les commentaires ou les mails que je reçois.

En premier lieu, nous allons passer en revue quelques métiers de l’enseignement ainsi que les conditions d’accès à la profession. Je ne traiterai pas de la reconversion vers le métier de professeur agrégé (qui permet aussi d’enseigner dans les classes préparatoires) car cela me semble trop complexe et peut-être difficilement réalisable dans le cadre d’une reconversion. L’enseignement dans les établissements privés ainsi que dans les C.F.A Pharmacie feront l’objet d’un autre billet distinct à paraître.

Devenir enseignant

De manière générale, pour enseigner du premier au second degré général ou technologique, il faut passer un concours très sélectif dans l’académie dans laquelle on souhaite travailler par la suite. Etre titulaire d’un master ou d’un diplôme de niveau équivalent est l’une des voies qui permet de se présenter aux concours. Une fois ce précieux sésame en poche le postulant devient professeur-stagiaire et intègre une Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education (ESPE) pendant un an. La formation au sein de l’ESPE se fait en alternance, elle est donc à ce titre rémunérée.
Le choix de l’académie dans laquelle on souhaite passer le concours est déterminante car le professeur-stagiaire est nommé et affecté dans un département de l’académie dans laquelle il a réussi ledit concours. Le choix du département dépend ensuite des voeux du candidat et donc de son classement à l’épreuve.

Le professeur des écoles : il enseigne à l’école maternelle et primaire uniquement.  Le concours est le CRPE (Concours de Recrutement de Professeur des Ecoles).

Le professeur certifié : les professeurs qui enseignent en collège et lycée général sont titulaires du CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement Secondaire) ; ceux qui enseignent en lycée technologique sont titulaires du CAPET.
Pour le CAPES, celui qui semble le plus proche de notre formation de base est celui des Sciences de la Vie et de la Terre, quant au CAPET c’est celui en Biotechnologie option Biochimie-Génie biologique ou Santé-Environnement.

Enseigner dans les Etablissement Privés sous Contrat : les voies d’accès sont similaires au secteur public. Il faut passer les mêmes concours pour l’enseignement privé afin d’obtenir son agrément. Une différence notable est qu’il faut obtenir l’accord du chef d’établissement qui accueillera le professeur-stagiaire pendant un an avant de se présenter au concours.

Après cette très brève revue des voies d’accès à la profession, je vais donc lister les aspects de cette option de reconversion qui m’ont fait douter ou même abandonner cette piste.

Le salaire

Vous m’avez lue à de très nombreuses reprises me plaindre au sujet du salaire des adjoints dont le travail n’est à mon avis pas assez valorisé.  Eh bien, il faut savoir que les enseignants sont encore plus mal lotis et ce malgré leur niveau de qualification et le degré d’investissement que demande leur emploi. D’après les grilles de salaires visibles sur le site de l’Education Nationale, le salaire des enseignants est inférieur à celui des pharmaciens-adjoints. Une reconversion impliquerait donc une baisse de revenu qu’il faut avoir les moyens d’accuser. Cela dépend donc de la situation personnelle de chacun et ne découragera sûrement pas les plus motivés. Dans mon cas personnel,ce beau projet a donc heurté des considérations plus pragmatiques m’incitant à y renoncer.

Grille des salaires des professeurs certifiés
Grille des salaires des professeurs des écoles

Les concours :

L’accès à la profession se fait via des concours très sélectifs qui requièrent un niveau de master. Cela nécessite donc un important travail de remise à jour des connaissances acquises à l’université et sans doute un effort d’apprentissage conséquent. Même si nous sommes familiers avec les matières scientifiques comme la biologie et la chimie, il faudra « rafraîchir » l’ensemble de ces connaissances afin de rivaliser avec d’autres candidats titulaires de masters. Par ailleurs, un concours génère beaucoup de stress et d’incertitude mais encore une fois je pense que cela ne découragera pas les plus motivés car les exemples de reconversion réussies dans ce métier ne manquent pas.
Le CNED propose des préparations au CRPE ainsi qu’au CAPES de Sciences de la Vie et de la Terre (SVT). En revanche, je n’ai pas vu de formation CNED pour le CAPET dans la section biotechnologie option Biochimie-Génie Biologique ou Santé-Environnement.

Pour revenir au CAPES SVT, il faut savoir que les épreuves du concours comptent bien- sûr des épreuves de géologie et autres Sciences de la Terre, or nous n’avons pas étudié ces matières dans notre cursus. Tout est donc à apprendre pour l’épreuve de géologie sans quasiment aucun pré-requis. Personnellement, c’est ce manque de connaissances en Sciences de la Terre qui m’a fait renoncer à cette voie ; pourtant c’est celle que je privilégiais parmi tous les métiers de l’enseignement.

Concernant le CAPET dans un domaine comme la biochimie par exemple, la théorie ne suffit pas. Il faut être très à l’aise avec les Travaux Pratiques qui tiennent une place très importante dans la formation des élèves en lycée technologique.  Cela peut constituer un frein pour l’accès à cette profession lorsque l’on est pas fraîchement émoulu de l’Université.

Trouver des financements :

Les formations dispensées par le CNED ont un coût non négligeable qu’il faut pouvoir financer. Dans un premier temps et afin de construire le projet il est opportun de recourir au conseil en évolution professionnelle (CEP) dispensé par les organismes agrées tels que l’APEC. Le CEP est un dispositif d’accompagnement gratuit et personnalisé proposé notamment aux salariés souhaitant engager un projet de reconversion. Les entretiens dans le cadre du CEP peuvent aider à organiser son projet et à connaître les divers interlocuteurs pouvant contribuer au financement (OPCA Actalians, Fongecif, etc …). La formation étant complexe et demandant un investissement important, il faut se renseigner sur ses possibilités de Congés Individuel de Formation (CIF) afin de pouvoir se consacrer à la préparation du concours. Dans tous les cas, les démarches auprès des différents organismes chargés de la formation sont à effectuer rapidement car elles peuvent être assez longues. En théorie, la reconversion pour un salarié doit être facilité par le biais de ces dispositifs mais en pratique ce n’est pas toujours le cas, les démarches sont chronophages et les projets pas toujours soutenus. Cependant, il faut noter que cela est valable pour tous les projets de reconversion pas seulement ceux dirigés vers les carrières de l’enseignement.

L’affectation géographique

Le département d’affectation des professeurs-stagiaires dépend directement de leur classement au concours. Il faut donc être mobile et éventuellement envisager un déménagement dans un autre département.  Malheureusement, en fonction de la situation personnelle de chacun cela n’est pas toujours possible et cela comporte son lot d’incertitudes. Mais une fois encore, cela pourra sembler un obstacle tout à fait mineur à d’autres.

Donc vous l’aurez compris cet article est vraiment une vision personnelle de cette voie de reconversion et j’attends bien-sûr vos avis ou retour d’expériences sur le sujet. Je n’ai pas parlé des points positifs ou des aspects qui m’ont fait envisagé ce beau métier car cela aurait été beaucoup trop long et sans doute inintéressant ! Je vous retrouve très vite pour un nouvel article dédié aux formations en Education Thérapeutique destinées aux pharmaciens d’Officine et vous remercie infiniment de m’avoir lue.

A bientôt pour un nouveau billet !

 

Sources et liens à consulter :
Devenir enseignant après une reconversion professionnelle
CAPES externe SVT
CAPET externe Biotechnologie
Enseigner dans une école privée sous contrat

Conseil en Evolution Professionnelle, page Actalians
Devenir enseignant, portail de l’Education Nationale
Enseigner en collège ou en lycée Général
Enseigner de la maternelle à la primaire : le CRPE
Enseigner en lycée Technologique : le CAPET

L’entretien d’embauche pour les officinaux en reconversion : les pièges à éviter

Je vous retrouve aujourd’hui pour un nouveau billet sur le thème de la reconversion. Vous avez été nombreux à réagir à ce sujet et je vous en remercie. Vos retours d’expérience ainsi que vos conseils personnels sont toujours aussi enrichissants pour les officinaux en quête de reconversion.

En relisant diverses notes prises lors de d’entretiens d’embauche j’ai été frappée par le nombre d’erreurs que j’avais pu commettre et qui ont sans doute nui à ma candidature. J’ai donc pensé que répertorier ces erreurs et les pièges à éviter pourrait vous être utile et vous éviter certaines de mes déconvenues !. Voici donc quelques conseils basés uniquement sur mon expérience personnelle :

– Maîtrisez votre sujet et préparez des questions :

Je suis arrivée à un entretien pour un acteur majeur de la répartition avec beaucoup de motivation mais aucune connaissance pointue sur des notions économiques telles que le “taux de mix”, la marge exacte des grossistes, etc … Le recruteur m’a donc fourni quelques explications mais m’a fermement expliqué que j’aurais dû parfaitement maîtriser ces notions avant de me présenter.
Préparez donc votre entretien avec les répartiteurs de manière très pointue en connaissant les marges des grossistes, les conditions commerciales, etc …

Ce principe est également applicable avec les laboratoires pharmaceutiques : préparez une documentation solide sur les gammes de produits ou de services commercialisés, les codes visuels utilisés, les grandes lignes de l’histoire du laboratoire, etc …Ce travail de recherches doit vous permettre de ne pas vous faire surprendre par des questions précises sur un produit ou un service. Evidemment, il faut laisser transparaître une opinion très positive en terme d’image sur la société en question.

Par ailleurs, j’ai remarqué que les recruteurs apprécient qu’on leur pose des questions sur l’entreprise ou  qu’on leur demande des précisions sur leurs   attentes  concernant  le poste. Je  pense  que  cela  démontre  un  certain intérêt  de  la  part  du  candidat  ;  le cabinet  de  recrutement  m’avait  conseillé  de toujours  préparer  quelques  questions avant l’entretien.

– Le CV :

Attention aux imprécisions ! Le CV doit être très clair notamment dans les dates et la chronologie des expériences professionnelles. Contrairement à ce que l’on pourrait redouter, les recruteurs n’attendent pas forcément un CV long comme le bras. Dernier détail : venez toujours avec votre CV même si vous l’avez déjà communiqué par mail, par courrier ou via le cabinet de recrutement. Il faut donc toujours se présenter avec un exemplaire papier ; c’est également un reproche que l’on a pu me faire.

– Prenez des notes :

Comme vous l’avez lu, je donc arrivée à un des entretiens les mains vides, sans CV, mais aussi sans de quoi prendre des notes. Là encore le recruteur m’a fait remarqué que c’était une erreur. A la fin de l’entretien, mon interlocuteur m’a gratifiée d’un petit conseil pour la suite : “ prenez  toujours  des  notes,  cela  montre  votre  intérêt  car  on  sait que vous ne retiendrez pas tout”.

– La présentation :

Je n’évoquerai pas ici l’habituelle tenue correcte exigée pour tout entretien mais plutôt l’attitude à adopter pendant ces entretiens. On  m’a  par  exemple  reproché  de  ne  pas être assez  avenante  ou  souriante  pendant  l’entrevue  mais  aussi  sur  la  photographie choisie  pour  le  CV.  Il  ne  faut  donc  pas  hésiter  à  se  montrer  enthousiaste et démonstratif !

– Méfiez-vous de certains cabinets de recrutement :

Ce n’est que mon avis personnel et basé que sur une seule expérience : un gros cabinet de recrutement officiant entre autres dans l’industrie pharmaceutique et la répartition. Il peut  arriver  que  leurs  annonces  sur  divers  sites  web  ne  correspondent  à un poste réel et ne servent qu’à augmenter leur portefeuille de pharmaciens disponibles pour leurs clients. L’annonce mentionne souvent un CDI dans une ou plusieurs régions déterminées alors qu’en réalité il s’agit souvent d’un CDD dans n’importe quelle région.

Autrement dit si vous n’êtes pas mobiles et hyper flexibles, à mon avis, les cabinets de recrutement constituent une vraie perte de temps pour le candidat (il faut parfois se déplacer à plusieurs km pour un entretien initial avec le cabinet). Néanmoins je tenterai tout de même d’autres cabinets de recrutement et vous tiendrai informés.

– Soyez précis et donnez des exemples :

On va très certainement vous demander vos qualités, vos défauts, etc …je pense que ce n’est pas tant la réponse qui les intéresse mais plutôt la façon de construire cette réponse. Ils  attendent  en fait  des  exemples  concrets  de  ce  qui  vous  fait  dire  que vous avez telle qualité ou tel défaut. De même si vous voulez mettre  en  avant  un champ de compétences  spécifiques  que  vous  exerciez  en  officine  :  orthopédie,  conseils vétérinaires, etc,… préparez  bien votre  argumentaire.  Vous devez donner  des exemples très  précis de votre rôle et expliquer tout ce que  vous  avez  mis  en  place concrètement dans l’officine pour cette activité.

 

Voilà pour les principaux conseils que j’ai retenu pour la suite ! J’espère sincèrement que cela pourra vous aider. N’hésitez pas, comme toujours, à nous faire part de vos conseils et expériences que ce soit en commentaire ou par mail via le formulaire de contact (si vous ne souhaitez pas que votre message soit visible).

Sur ce même thème le prochain billet concernera les questions qui reviennent assez fréquemment lors de ce type d’entretien et auxquelles on peut se préparer.

A très bientôt et merci de m’avoir lue !

La reconversion professionnelle des pharmaciens d’officine (2)

Beaucoup de temps s’est écoulé depuis mon dernier article sur la reconversion professionnelle des pharmaciens. Je n’ai eu de cesse de me poser toutes sortes de questions pendant ce temps-là. J’ai lu vos commentaires, vos mails, fouillé la toile,… Puis j’ai décidé  d’arrêter de chercher et de simplement tenter ma chance, de postuler sans réfléchir. Un peu comme une bouteille à la mer en fait sans en attendre grand-chose car comme je vous le disais je n’ai rien d’autre que mon diplôme de pharmacien, filière officine sans master, DU, école de commerce ou que sais-je. Mais j’ai eu des réponses. Alors mon premier conseil va être celui-là : LANCEZ-VOUS ! Et oui je crie parce qu’on a besoin d’être secoué. On croit être figés, bloqués dans nos carrières officinales. On est  persuadés que personne ne voudra de nous, en particulier l’industrie ou la répartition, parce que nous n’avons pas assez  de diplômes complémentaires voire de compétences. C’est faux. J’ai appris que la compétence des officinaux est en fait recherchée, nous savons faire plein de choses auxquelles nous ne pensons pas. Mais il est temps de nous valoriser si on veut pouvoir changer de voie. Contre toute attente j’ai eu des réponses et des rendez-vous s’en sont suivis.  J’ai énormément appris de mes erreurs au cours de ces entretiens.  Essentiellement parce que je suis complètement novice dans ce domaine : j’ai fait très peu de CV et d’entretiens d’embauche. C’est peut-être votre cas aussi c’est pourquoi je voudrais partager avec vous les modestes conseils que j’ai pu en retirer. Tous ces conseils sont issus de remarques ou de reproches qui m’ont été faits par les différents interlocuteurs que j’ai pu rencontrer. Trêve de bavardages, allons-y !

Le CV

Règle n°1 : il doit être très clair. Eviter le fouillis d’informations en ne mettant que les expériences significatives. L’information principale, à savoir, que vous êtes docteur en pharmacie, doit être mise en évidence. C’est l’information clé, celle que le recruteur recherche et qui va conditionner l’entretien car pour un poste de chargé de clientèle par exemple des non-pharmaciens peuvent postuler.

Règle n°2 : la photo doit vous mettre en valeur, vous devez paraître souriant tout en faisant une photo  » professionnelle « . Si vous n’avez pas de très bonne photo sous la main, il vaut mieux ne pas en mettre.

Règle n°3 : n’hésitez pas à fouiller le net ou à vous faire aider pour élaborer votre CV.  Les CV de pharmacien ne seraient en général pas très bien fait d’après mes interlocuteurs (j’ai trouvé ça plutôt normal car nous n’avons eu aucune formation en la matière).

Règle n°4 : apporter un CV à chaque étape du processus d’embauche, à chaque entretien même si vous vous dites qu’ils doivent déjà l’avoir. C’est une erreur.

L’entretien d’embauche

Règle n°1 : soyez avenant, enthousiaste et souriant.

Règle n°2 : allez-y confiant de vos compétence et de votre valeur ajoutée en tant qu’officinal. Préparez une liste de ce que vous avez fait dans votre officine qui pourrait être en lien, même indirect, avec cet emploi. Par exemple, si vous gériez des gammes de A à Z dans votre officine, dressez la liste des actions, événements, stratégie promotionnelle, etc…que vous avez mis en place.

Règle n°2 : soyez très précis dans vos réponses à toutes les questions posées. Un bon moyen de l’être est de donner systématiquement des exemples.

Exemple 1 : Le recruteur vous demande de citer une de vos qualités, vous répondez  » je suis travailleur(se)  » c’est bien mais le problème c’est que beaucoup de personnes répondront cela également. Donc donnez tout de suite un exemple même si on ne vous le demande pas. Vous pouvez dire que vous faites plus d’heures que celles prévues par votre contrat car vous voulez finir votre travail, etc …

Exemple 2 : « Qu’avez-vous appris de vos entretiens avec les commerciaux de la gamme X à l’officine ? « . Soyez très précis pour répondre ; vous aurez préalablement fait la liste des savoir-faire et des compétences acquises et c’est le moment  de l’utiliser.

Le recruteur attend cette précision, souvent ils n’ont que très peu de temps à nous accorder et veulent donc un maximum de renseignements en un minimum de temps. En gros, ils n’iront pas trop nous « tirer les vers du nez », c’est donc à nous de faire la démarche volontaire de donner des détails. J’ai remarqué que les réponses évasives les dérangent vraiment.

Règle n°3 : prenez toujours des notes, cela montre l’intérêt que vous portez à votre interlocuteur et cela pourra  vous être très utile en cas de recrutement en plusieurs étapes.

Règle n°4 : maîtrisez votre sujet. Renseigner vous un maximum sur internet sur l’entreprise pour laquelle vous postulez. Vous devez connaître leur offre dans sa globalité mais aussi ce qui la distingue de ses concurrents sur le marché,… En fait, je pense que plus vous en saurez mieux c’est.

Règle n°5 : Posez toujours des questions. En général c’est à la fin de l’entretien que le recruteur vous demandera si vous avez des questions.

 » Last but not least  » Règle n°6 : peut-être la plus importante de toutes, PREPAREZ chaque entretien. Il y a des questions assez banales auxquelles on peut s’attendre et donc que l’on peut préparer. Beaucoup, des règles précitées supposent une préparation préalable. De plus cela permet de se sentir plus en confiance.

La recherche d’emploi :

Un autre article suivra bientôt avec plus d’informations mais j’ai déjà un petit conseil à vous donner : utilisez le site du LEEM consacré à la recherche d’emploi en cliquant ici. Créez un profil et abonnez-vous aux offres d’emploi dans les domaines qui vous intéressent. Bien sûr, on peut aussi utiliser en parallèle les sites moins spécialisés comme Monster®, Indeed®, Apec … pour mettre toutes les chances de son côté. Enfin, dernier conseil : ne vous bridez pas ! Postulez à toutes les offres qui vous intéressent  même si vous pensez ne pas intéresser les recruteurs, vous pourriez avoir des surprises !

Merci encore de m’avoir lu, en espérant vous avoir (un petit peu) aidé. A très vite pour un nouvel article !

PS : l’article #1 se trouve ici.

Nos chers titulaires …

Coucou tout le monde, je reviens après une longue, voire très longue, absence pour de multiples raisons. Entre temps… j’ai travaillé, beaucoup travaillé, toujours dans ma petite officine de quartier. Et je me suis interrogée sur le statut et le métier de titulaire d’officine car comme le savez je ne suis que salariée. Nous avons le même diplôme et effectué les mêmes études,nous travaillons au sein de la même structure et pourtant la nature de nos tâches, notre quotidien et nos revenus sont si différents. Dans quel autre métier ou corps de métier une telle différence s’observe-t-elle ? Quand ce système sera-t-il réformé efficacement par nos politiques pour s’aligner sur le modèle d’association des autres professionnels de santé ? Je m’explique, pour moi le quotidien d’un assistant c’est le comptoir, debout la journée entière, avec entre deux conseils et lorsqu’on arrive à trouver deux minutes la paperasse (rejets, facturations locations,…) et toute la logistique liée aux commandes qui arrivent (déballage, mise à jour du stock, mise en rayon,…). Avec une phrase, répétée comme un mantra dès le premier stage en officine : LA PRIORITE C’EST LE COMPTOIR !

Je ne connais évidemment pas tous les titulaires et leurs façons de travailler donc je ne peux pas généraliser et je parle donc uniquement de ce que j’ai pu observer le plus fréquemment. Le titulaire donc passe le plus clair de son temps assis très confortablement dans son bureau ( parce que oui lui il a un bureau et la possibilité de s’asseoir ) à réaliser très certainement des tâches administratives de la plus haute importance du matin 8h00 au soir 20h00 sur son ordinateur quand ce n’est pas sur sa tablette. Lorsque bien sûr on n’aperçoit pas en fond Venteprivée.com ou Candy Crush Saga. Ce n’est pas l’essentiel de son travail : il reçoit également les délégués pharmaceutiques pour passer les commandes, ou plutôt pour discuter de tout et de rien, parler mutuellement de leurs vies personnelles, blaguer, boire des cafés et entre deux passer une commande. Il y a aussi les conversations téléphoniques personnelles interminables, bureau fermé, pour plus de confidentialité. Le comptoir, c’est à dose homéopathique, quand il y a une surcharge et qu’il ne faut pas trop faire attendre les patients ou quand le patient lui-même réclame le titulaire. Ah j’allais oublier il y a aussi les visites personnelles : amis, famille, etc… Un autre profil de titulaire est le titulaire fantôme qui part en week-end le jeudi et en revient le mardi.

J’ai aussi connu un titulaire qui travaillait comme un damné, faisait plus d’heures que n’importe qui dans l’équipe. Il faisait toutes les fermetures et ne s’octroyait qu’un samedi sur deux. Evidemment, il avait aussi du travail dans son bureau mais il était aussi beaucoup présent à nos côtés au comptoir ou au préparatoire. Les rendez-vous avec les commerciaux il les avait délégué à un préparateur en pharmacie expérimenté qui était alors désigné « responsable des achats ». Une belle preuve de confiance, de reconnaissance et de valorisation des compétences et de l’expérience. Tout ceci fonctionnait à merveille et il n’y avait pas de sentiment de frustration dans l’équipe, l’ambiance de travail s’en ressentait. Malheureusement je n’en ai connu qu’un seul.

Je regrette que les titulaires ne fassent pas plus confiance à leur équipe pour déléguer certaines tâches, les impliquer davantage dans la direction générale qu’ils veulent faire prendre à leur officine (pour ou contre les entretiens pharmaceutiques par exemple, comment on les met en place ?…), dans le processus de qualité à l’officine,etc…Cela aiderait à DIVERSIFIER et à VALORISER le métier de chacun. Etre titulaire comme n’importe quel chef d’entreprise demande du travail, beaucoup de travail et d’investissement mais aussi de la réflexion sur le management de l’équipe officinale. En effet, afficher ostensiblement qu’on ne fait rien devant une équipe qui sue et croule sous le poids du travail n’est peut-être pas la meilleure technique managériale qu’il soit.

Ce que je souhaiterais aussi c’est un peu plus de respect pour notre travail et surtout notre LIEU de travail qu’est l’officine. Ce n’est pas vraiment l’endroit pour recevoir ses copains/copines, rire à gorge déployée avec les représentants pendant des heures, avoir des conversations intimes et jouer à l’Ipad. Pourquoi même y venir pour ces activités ?

Donc voilà c’était une sorte de coup de gueule du moment, ça fait du bien de le dire, de l’écrire, d’accoucher de ses propres pensées frustrantes au quotidien. Ce ras-le bol de ce type fonctionnement, le manque de marge de manoeuvre par rapport  à la politique même de soins (en fait on a pas du tout notre mot à dire) sont une des raisons pour lesquelles la question de la reconversion professionnelle se pose…

A mes collègues assistants et préparateurs, vous en pensez quoi ? Vous avez déjà eu des moments où ce ras-le-bol s’est fait ressentir ? Aux autres professionnels, que vous inspire le schéma de fonctionnement de la pharmacie d’officine en France ?

Avant de vous quitter et de vous souhaiter une bonne semaine, je rappelle que je ne veux pas généraliser et que bien sûr certains titulaires sont des perles ! A très bientôt pour un nouvel article !

La reconversion professionnelle des pharmaciens d’officine (1), vous y avez déjà pensé ?

Avez-vous déjà pensé à la reconversion professionnelle ? Parce que moi personnellement, oui, parfois j’y pense. Le contexte étant de plus en plus difficile pour les pharmaciens d’officine,…sans compter que les postes durables en CDI se font de plus en plus rares et les rémunérations des adjoints tirées vers le bas. Tout du moins dans les villes universitaires…mais je vous ferai un article complet consacré à tout cela. Pour en revenir à nos moutons, j’ai fait des recherches sur les possibilités qui s’offrent aux pharmaciens d’officine et je n’ai pas trouvé grand-chose. Je trouve que les possibilités sont assez limitées ! J’ai également fait le tour des forums comme supergélule, pharm-emploi, eugénol, pharmechange, etc…Honnêtement, je n’ai pas trouvé de réponse satisfaisante mais je voulais quand même vous lister mes trouvailles et mon opinion sur chacune d’elle :

 

  • La répartition: oui mais les postes sont rares ou trop rares pour miser un changement de carrière dessus. De plus, pour certains postes une formation complémentaire en commerce (que je n’ai pas) est demandée.

 

  • L’industrie: là aussi presque toujours une formation complémentaire est demandée (master qualité, affaires réglementaires,…).

 

  • Cliniques, EHPAD,…: c’est ce qui me plairait le plus mais la plupart des offres d’emploi sont pour des postes en remplacement d’un congés maternité, maladie,…

 

  • Journalisme et communication scientifique: ces métiers paraissent très enrichissants mais là encore les postes sont rares. Certaines écoles de journalisme comme celle de Marseille proposent des formations destinées aux professionnels de santé pour accéder à ces diplômes.

 

  • Enseignement : il faut travailler dur, passer des concours et être prêt à être affecté à un poste dans une région où l’on a pas forcément envie d’aller,…Reste les établissements privés qui recrutent parfois des enseignants sans le CAPES et autres diplômes de l’enseignement. Je trouve que ce sont des métiers passionnants à condition d’avoir une réelle motivation.

 

Voilà pour ce que l’on retrouve le plus souvent sur internet lorsque l’on cherche des infos sur le sujet. Pour être honnête, rien de tout cela ne me tente vraiment excepté l’enseignement !  Autour de moi j’ai vu des pharmaciens devenus enseignants, agents immobiliers, etc … Donc je pense qu’il faut trouver sa voie et ne pas forcément vouloir à tout prix faire un métier où l’on engage son diplôme. En fait, il faut penser aux compétences et aux connaissances que l’expérience et la formation nous ont apportés de manière plus générale !  Je pense qu’un bilan de compétence aide à y voir plus clair et à affiner son projet mais il n’est pas toujours possible de le réaliser. Pour ma part, je continue à réfléchir sans que ce soit une priorité, je me laisse le temps. Je souhaiterais continuer à travailler dans le milieu de la santé, c’est très important, capital même pour moi. Et vous ? Peu importe votre profession, pharmacien ou non, avez-vous déjà pensé à une reconversion ? Laquelle ? Pour les reconvertis n’hésitez pas à partager votre expérience. Dites-moi tout ça en commentaire !
Bien à vous, à très vite pour un prochain article.

PS : la suite de cet article est ici.